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Vancouver Island : un paradis pour les amoureux de nature et de photographie
Publié le 27 Juil, 2025
Knight Inlet
Knight Inlet

Depuis des années, je rêvais de découvrir le Canada et ses grands espaces sauvages. Je voulais voir les grizzlis dans leur habitat naturel, observer les baleines à bosse, sentir l’air marin et plonger dans une nature encore préservée. Après plusieurs mois de préparation minutieuse, mon rêve s’est concrétisé : un road trip en famille sur l’île de Vancouver, au cœur d’une nature brute et grandiose.

Notre aventure commence par un vol jusqu’à Vancouver. À l’aéroport, nous récupérons notre voiture de location avant de prendre la route vers Horseshoe Bay, d’où part le ferry pour Nanaimo. La traversée d’une heure et demie est déjà une belle mise en bouche : le vent marin, les îles au loin, les montagnes en arrière-plan… tout nous plonge dans l’ambiance de l’Ouest canadien.

Une fois débarqués, nous prenons la route vers le nord, direction Port McNeill. Le trajet dure plus de quatre heures, et nous roulons de nuit, ce qui rend le voyage plus fatigant et demande une vigilance accrue. Les routes sont bordées d’immenses cèdres et d’une nature sauvage où des élans ou des cervidés peuvent surgir à tout moment. Conduire dans ces conditions demande une concentration permanente, chaque kilomètre semblant nous rapprocher un peu plus de l’aventure à venir.

Notre premier logement est un petit cottage à Alder Bay. Simple mais chaleureux, il est idéalement situé au bord de l’eau et nous sert de camp de base pour les cinq prochains jours. C’est ici que nous rencontrons Rolf Hicker, le guide qui nous accompagnera pour deux journées d’excursion inoubliables.

Rolf est bien plus qu’un guide. Photographe animalier renommé, il sillonne l’île de Vancouver depuis plus de 35 ans. Passionné et profondément respectueux de la nature, il organise exclusivement des sorties privées, limitées à quatre personnes. À bord de son petit bateau parfaitement adapté, il privilégie la discrétion, l’écoute et l’observation. Sa connaissance des animaux et des lieux est impressionnante. Dès notre première rencontre, nous avons senti que nous allions vivre une expérience unique, loin du tourisme de masse.

Le premier jour est consacré à la recherche des grizzlis. Nous embarquons tôt le matin, alors que la brume enveloppe encore les fjords. L’atmosphère est magique : tout est silencieux, comme figé. Au fil de la navigation, la brume se lève et soudain, la scène dont je rêvais se déroule devant nous : une mère grizzly et ses deux petits avancent sur la rive, en toute tranquillité. Ici, les ours se nourrissent surtout de moules et de coquillages à marée basse. Nous les photographions depuis le bateau, en les observant retourner les rochers avec leurs puissantes pattes. Je n’ai pas assisté à une scène de pêche au saumon dans cette zone, mais leur survie, comme celle des orques et de nombreux autres animaux, dépend directement du saumon sauvage.

Grizzly
Grizzly
Jeunes Grizzly
Jeunes Grizzly

Or, cette ressource essentielle se raréfie depuis plusieurs années à cause des fermes à saumon en filet ouvert. Ces élevages favorisent la propagation de maladies et de parasites comme les poux de mer, qui contaminent les jeunes saumons lorsqu’ils migrent vers l’océan. Plusieurs communautés autochtones se sont mobilisées contre ces pratiques, en demandant la fermeture progressive de ces fermes pour protéger les stocks de saumon sauvage et l’écosystème dont dépendent leurs cultures et traditions. Voir ces ours dans ce décor magnifique rappelle à quel point la préservation du saumon est cruciale pour tout l’équilibre naturel de la région.

Le lendemain, une nouvelle aventure nous attend : l’observation des mammifères marins. En route, nous tombons sur des loutres de mer. Adorables, elles flottent sur le dos, se tenant parfois par la main ou jouant avec des coquillages. Difficile d’imaginer qu’elles ont failli disparaître à cause de la chasse pour leur fourrure. Les photographier est un vrai plaisir, mais il faut être patient : elles bougent sans cesse, plongent et roulent dans l’eau.

Loutre de mer
Loutre de mer

Un souffle puissant attire soudain notre attention : une baleine à bosse vient de remonter à la surface, projetant un jet d’eau impressionnant. Nous la suivons pendant plusieurs minutes, fascinés par sa lenteur majestueuse et le rythme régulier de ses apnées. Ces géants des mers peuvent mesurer jusqu’à seize mètres de long et peser plus de trente tonnes. Elles sont reconnaissables à leurs longues nageoires pectorales et à leurs chants complexes, que les mâles utilisent pour communiquer sur de grandes distances.

Queue de baleine à bosse
Queue de baleine à bosse

Un peu plus tard, nous croisons deux autres baleines qui nous offrent un spectacle incroyable : elles pratiquent le bubble-net feeding, une technique de chasse coopérative rare dans la région. Ensemble, elles soufflent des bulles en cercle pour piéger un banc de poissons, puis surgissent la gueule ouverte pour les avaler. Voir cette scène est exceptionnel, car ce comportement est surtout observé en Alaska. Les baleines à bosse effectuent chaque année de longues migrations, passant l’été dans les eaux froides et riches en nourriture avant de rejoindre les eaux plus chaudes pour se reproduire et mettre bas.

Baleine à bosse - Bubble net feeding
Baleine à bosse – Bubble net feeding

Photographier cet instant est un vrai défi : le bateau tangue, l’action est rapide, et il faut anticiper le moment précis où elles vont surgir. Mais chaque image réussie devient un souvenir inestimable, témoin de l’intelligence et de la grâce de ces animaux incroyables.

Baleine à bosse - Bubble net feeding
Baleine à bosse – Bubble net feeding

Sur le chemin du retour, nous avons encore la chance d’apercevoir un ours noir en train de chercher des coquillages à marée basse. Non loin de là, un pygargue à tête blanche observe l’océan depuis son perchoir, silhouette emblématique des paysages nord-américains.

Ours noir
Ours noir
Pygargue à tête blanche
Pygargue à tête blanche

Nous n’avons malheureusement pas eu la chance de voir les orques. Leur absence en dit long sur leur situation critique. Les orques résidentes du Sud sont aujourd’hui en grand danger, leur survie menacée par le déclin du saumon Chinook, les pollutions et le dérangement sonore causé par le trafic maritime. Même les dispositifs utilisés dans les fermes à saumon perturbent leur comportement et les éloignent de certaines zones. Ce silence autour de nous, dans ces eaux où elles devraient chasser, a été un rappel brutal de la fragilité de cet écosystème.

Après ces journées riches en émotions, nous reprenons la route vers Telegraph Cove, un minuscule village de maisons sur pilotis. Ancien poste télégraphique, c’est aujourd’hui un lieu emblématique de l’écotourisme, connu comme l’un des meilleurs points de départ pour observer les orques. Le lieu a gardé son charme d’autrefois : un petit port coloré, un ponton en bois et une atmosphère chaleureuse.

Telegraph Cove
Telegraph Cove

Notre voyage se poursuit vers Port Hardy, puis nous redescendons vers Ucluelet en faisant un arrêt à Cathedral Grove, au cœur du parc provincial MacMillan. Cet endroit est l’une des dernières forêts anciennes de l’île de Vancouver, un lieu presque sacré où l’on se sent immédiatement tout petit. Les cèdres rouges et les sapins de Douglas y atteignent des tailles impressionnantes : certains dépassent les 75 mètres de haut et ont plus de 800 ans. Marcher parmi ces géants, c’est comme remonter le temps, tant ils témoignent d’un écosystème qui existait bien avant l’arrivée des colons européens.

Cathedral Grove
Cathedral Grove
Cathedral Grove
Cathedral Grove

La lumière filtre doucement à travers la canopée dense, créant une atmosphère feutrée et silencieuse. L’air y est humide et chargé d’odeurs de mousse et de bois ancien. Ces arbres, véritables piliers de la forêt pluviale tempérée, abritent une biodiversité unique et jouent un rôle essentiel dans la régulation du climat et la préservation de l’eau.

Plus bas, nous faisons halte à Duncan, surnommée la « ville aux totems ». Ses rues sont jalonnées de sculptures en bois réalisées par les artistes des Premières Nations. Chaque totem raconte une histoire, un lien avec la nature, les ancêtres et les traditions locales. Découvrir ces œuvres en se promenant dans la ville permet de mieux comprendre la richesse culturelle et spirituelle de cette région de Colombie-Britannique.

Duncan
Duncan

À Ucluelet, notre deuxième logement nous attend, au bord de l’océan. C’est un endroit parfait pour se sentir proche de la nature et profiter de l’air marin. Nous avons fait plusieurs randonnées sur le Wild Pacific Trail, notamment autour du phare, qui offre des vues spectaculaires sur l’océan. Les falaises abruptes, les vagues puissantes et les ciels changeants donnent une atmosphère à la fois sauvage et apaisante.

Nous avons aussi fait un rapide passage à l’aquarium d’Ucluelet. Malheureusement, il fermait au moment de notre arrivée et nous n’avons pu y rester que quelques minutes. Cela nous a tout de même permis de découvrir brièvement sa philosophie unique : les animaux marins qui y sont présentés sont relâchés dans la nature après observation. Une belle approche pédagogique et respectueuse de l’environnement, qui mériterait qu’on y consacre plus de temps lors d’un prochain voyage.

Nous avons également profité de Long Beach, l’une des plages les plus célèbres de la côte ouest de l’île de Vancouver. C’est une immense étendue de sable bordée de forêts, où l’on peut marcher des kilomètres avec le bruit des vagues en fond. Les surfeurs viennent y défier l’océan, tandis que les promeneurs s’émerveillent devant les troncs d’arbres géants échoués sur la plage. Le contraste entre la puissance de l’océan et la sérénité du lieu est saisissant. C’est un endroit qui invite à la contemplation et qui capture parfaitement l’esprit de la côte pacifique.

Long Beach
Long Beach

Notre troisième logement se trouve à Victoria, la charmante capitale de la Colombie-Britannique. Nous avons pris le temps de visiter le Royal BC Museum, un musée passionnant et très interactif. Il raconte l’histoire naturelle et culturelle de la région à travers des expositions modernes et immersives. On y découvre les riches écosystèmes de la province, les animaux emblématiques, mais aussi l’histoire des Premières Nations grâce à des reconstitutions et des objets traditionnels. Les expositions sur la faune et la flore sont particulièrement bien conçues, avec des dioramas réalistes qui donnent l’impression de plonger dans la nature sauvage de la Colombie-Britannique.

Royal BC Museum
Royal BC Museum
Royal BC Museum
Royal BC Museum

Nous avons également visité les célèbres Butchart Gardens, un véritable joyau horticole classé site historique national. Ces jardins, créés au début du XXᵉ siècle dans une ancienne carrière de calcaire, couvrent plus de 22 hectares et offrent une incroyable diversité de styles. On peut y admirer une roseraie aux couleurs éclatantes, un jardin japonais apaisant avec ses ponts et ses érables, un jardin italien raffiné ou encore un jardin méditerranéen baigné de soleil. Chaque allée est soigneusement aménagée et invite à la contemplation. Selon la saison, les jardins changent totalement d’apparence : au printemps, les tulipes et les narcisses illuminent les massifs, tandis qu’en été, les rosiers sont à leur apogée. C’est un véritable paradis pour les amateurs de photographie, chaque recoin offrant de nouvelles perspectives et des jeux de lumière magnifiques.

Butchart Gardens
Butchart Gardens
Butchart Gardens
Butchart Gardens

En fin de journée, alors que les visiteurs se font plus rares, l’ambiance devient presque magique. Les Butchart Gardens ne sont pas seulement beaux, ils racontent aussi une belle histoire de réhabilitation : celle d’un site industriel transformé avec passion en l’un des plus beaux jardins du monde.

Enfin, nous terminons notre voyage à Vancouver, dans un appartement confortable proche du centre-ville. Un soir, nous avons la chance de dîner au Salmon n’ Bannock Bistro, le seul restaurant autochtone de la ville. L’endroit est chaleureux, avec une ambiance à la fois moderne et authentique, et une équipe accueillante qui partage volontiers l’histoire et les traditions culinaires des Premières Nations. La carte met à l’honneur des produits locaux et sauvages : saumon chinook ou sockeye, gibier comme le bison ou le wapiti, baies traditionnelles et pain bannock revisité. Les plats sont préparés avec soin, mêlant techniques ancestrales et présentation contemporaine. C’était bien plus qu’un simple repas : une véritable immersion culturelle et gustative qui nous a profondément marqués.

Salmon n’ Bannock Bistro
Salmon n’ Bannock Bistro
Salmon n’ Bannock Bistro
Salmon n’ Bannock Bistro

Nous avons aussi pris le temps de découvrir Granville Island, un lieu incontournable à Vancouver. Ancien quartier industriel réhabilité, l’île est aujourd’hui un véritable centre culturel et gastronomique. Le marché couvert regorge de produits frais : fruits colorés, poissons, fromages, pains artisanaux et pâtisseries. Les allées sont animées, et chaque étal attire le regard avec ses couleurs et ses odeurs alléchantes.

Granville Island
Granville Island

Après une balade entre les boutiques d’artisans et les galeries locales, nous nous sommes installés dans un restaurant en bord de marina pour un dernier repas en famille. La vue sur les bateaux, les montagnes au loin et l’atmosphère vivante de l’île en font un endroit idéal pour terminer un séjour. Granville Island combine à la perfection l’art, la gastronomie et l’authenticité : on y ressent vraiment l’âme créative de Vancouver.

Ce voyage restera pour nous une expérience inoubliable. Entre rencontres magiques avec la faune, paysages majestueux, moments partagés en famille et découvertes culturelles, tout était réuni pour vivre une aventure qui restera gravée dans nos mémoires. L’île de Vancouver est un paradis pour les amoureux de nature et de photographie animalière, mais aussi un lieu qui nous rappelle combien ces écosystèmes sont fragiles et précieux.

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